Sur Les Glaneurs et la Glaneuse, l’efficacité et le vagabondage
Henderson, Hazlett
Après quatre minutes et demie du film Les glaneurs et la glaneuse, Agnès Varda
apparaît dans le plan. Elle est debout devant un tableau e connu, celui des glaneuses de
Jean-François Millet, complété en 1857. Sur l’épaule Varda soulève un épi de blé (fig. 1).
Elle reflète bien l’image qui vient de rester à côté d’elle, de la glaneuse seule et fière de
Jules Breton devant un orage. Mais après un bref regard vers la caméra vidéo
numérique—nouvelle en 2000—elle laisse tomber l’épi de blé et fait monter sa propre
caméra vidéo numérique (fig. 2). Cette localisation du rôle de réalisatrice de Varda nous
signale deux choses : une, qu’elle rend explicite le lien entre le glanage et le cinéma ; et
deux, que sa forme de glanage consiste en des restes cinématographiques.
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